HISTOIRE DE COULEURS

LE CONSENSUEL BLEU

Il se fond dans le paysage (la mer, le ciel…). N’est-ce pas son caractère posé qui en fait la couleur préférée des occidentaux ? C’est au 12ème siècle que l’on passe d’une classification à 3 couleurs (blanc, rouge, noir) à une classification à 6 (bleu, vert, jaune sont ajoutés). En 1720, un pharmacien berlinois créa le bleu de prusse, qui offrit aux teinturiers et aux peintres une gamme de nuances foncées. Il semblerait que les bleus poussent à la réflexion, au calme et à la méditation. Tous les bleus se marient bien ensemble ainsi qu’avec les verts, tout en
sachant que les mauves et les violets sont adjacents sur le cercle chromatique.

LE FIER ROUGE

Le rouge symbolise la couleur. Il a peut-être ce statut car il tranche à l’oeil et est peu présent dans la nature. Dans l’antiquité, le rouge était l’attribut du pouvoir. Dans la Rome impériale il est réservé à l’empereur et aux chefs de guerre. Seuls les seigneurs bénéficient de rouge flamboyant. Plus le rouge est vif, plus il marque la puissance. Jusqu’au 19ème siècle, les mariées étaient en rouge car pour le mariage, il fallait porter sa plus belle robe qui ne pouvait être… que rouge. Les rouges sont passionnés, téméraires, personnels et rassurants. Le rouge est si fier qu’on l’associe avec des tons dits neutres.

LE RÉHABILITÉ JAUNE

Si le jaune a plutôt une belle image aujourd’hui, cette couleur a longtemps été une couleur méprisée. Pendant plusieurs siècles, le doré avait pris les symboles positifs du jaune : le soleil, la lumière, la chaleur, la joie et donc la vie. Par opposition, le jaune apparaissait comme fade, symbolisant l’automne, la tristesse…
Aujourd’hui, les jaunes sont ensoleillés, joyeux, accueillants. Les jaunes vifs stimuleraient l’esprit. Étant voisins sur le cercle chromatique, les jaunes se marient bien avec les verts et les oranges. Mais en couleur complémentaire, associer les bleus et les jaunes est une pratique courante.

LE COQUIN VERT

On pourrait dire que le vert se fond dans le paysage, il symbolise la nature et l’écologie. C’est aussi la couleur de la chance. Par extension, elle devient la couleur de la malchance, de l’infortune. La symbolique du vert est liée à son histoire chimique. S’il n’a jamais été compliqué à obtenir, les professionnels avaient du mal à la stabiliser. Les verts réalisés à partir des végétaux se délavaient a la lumière. Il a été d’abord considéré comme instable, comme changeant, symbolisant uniquement ce qui varie et par extension il devint la couleur de la chance et de la malchance. La symbolique du vert proche de la nature est une approche plutôt moderne. Souvent les verts sont utilisés en teinte neutre pour équilibrer les couleurs d’une pièce. Ils se marient bien aussi avec les bleus.

L’INNOCENT BLANC

Est-ce que le blanc est une couleur ? Pour nos ancêtres, le blanc était l’une des 3 couleurs de base du système antique (blanc, rouge et noir). On associe bien sûr le blanc à l’idée d’innocence, de pureté, de propre.
L’originalité du blanc est l’étonnante constance de son symbolisme : innocence, pureté, propreté, lumière divine. À tel point que nous sommes extrêmement exigeants avec lui ; on veut du blanc plus blanc que blanc.
Le blanc se marie bien sûr avec toutes les autres couleurs et va jusqu’à s’effacer devant elles pour les mettre en valeur. Mais certains vous diront que le blanc se suffit à lui-même.

LES DEMI-TEINTES

Dans la culture européenne, il est traditionnellement admis qu’il existe six couleurs principales : le blanc, le jaune, le noir, le bleu, le vert et le rouge. Cependant on y ajoute quatre demi-couleurs : le violet, le rose, l’orange et le marron.

LE VIOLET était entre autre la couleur de la liturgie du carême, de la pénitence et de l’avent. Les violets sont frais et spirituels, quand ils tirent vers le bleu.

LE ROSE qui est un rouge allégé donc dépouillé de sa connotation guerrière, est associé dès le 18ème siècle à la tendresse, à la féminité.

LES ORANGES poussent à la créativité tout en étant chauds.

QUANT AU GRIS, il possède une double symbolique comme les vraies teintes : il évoque la tristesse, la mélancolie, la vieillesse. Quand la vieillesse était valorisée, il symbolisait la sagesse, l’expérience et la connaissance.