Liste des mots du dictionnaire par rubrique

LES ALTÉRATIONS DES PEINTURES

 

A

ALTÉRATION DE LA COULEUR DANS LES DÉTREMPES (PEINTURES À LA COLLE)

Les différences de tons par plages, marbrures, sur ce type de peinture appliqué sur enduit plâtre, sont dues à la porosité inégale du fond. Les zones plus poreuses absorbent davantage du liant de la détrempe que les autres et le pigment insuffisamment lié prend une teinte plus claire. Il n’y est pas remédié par une ou deux autres couches. L’absorption de la première restant toujours inégale : le seul remède habituellement valable est l’application d’une couche d’huile de lin cuite légèrement pigmentée et diluée à la térébenthine.

B

BLEUISSEMENT

Un vernis appliqué par temps humide ou trop froid se recouvre d’un voile bleuâtre mat et perd son brillant. Ce voile, provoqué par la condensation de vapeur d’eau atmosphérique à la surface du film, disparaît après lavage au white spirit, mais le brillant n’est pas parfait.

C

CLOQUAGE

Phénomène de boursouflures entraînant le décollement du feuil de peinture. Ce défaut est dû à la présence sous la peinture d’humidité provenant de fonds insuffisamment secs, d’infiltrations ou d’autres causes ; sous l’action de la chaleur produite par le soleil ou un appareil de chauffage, l’humidité se  transforme en vapeur, qui, agissant sur le film de peinture, le dilate, le cloque.
Les cloques se produisent seulement sur les peintures imperméables (peintures à l’huile, vernis…) et les peintures élastiques. Une surface cloquée est à décaper, puis à repeindre.

CORDAGE

Défaut d’un feuil de peinture caractérisé par des stries sensiblement rectilignes ou parallèles qui avec certains procédés d’application, apparaissent à la surface du feuil et persistent après le séchage. Défaut provoqué par l’application à la brosse d’une peinture trop épaisse.

CORROSION

Dégradation de l’état métallique initial pouvant aller jusqu’à sa destruction sous l’action du milieu ambiant (rouille par exemple).

COULURES, RIDES

Elles sont provoquées par des peintures trop épaisses ou d’un séchage trop rapide, et insuffisamment «travaillées» à la brosse. Un ponçage peut supprimer ces défauts.

CRAQUELURES

Ce défaut est caractérisé par des brisures du film qui présente une surface discontinue. Ces craquelures, très fines au début, s’élargissent avec le temps. Lorsqu’une couche à séchage rapide est superposée à une couche à séchage lent, il y a désaccord entre elles, la couche finale se contracte et il y a craquelures. Le même phénomène peut également se produire après application d’une nouvelle couche sur une autre insuffisamment sèche. Il n’y a pas d’autre remède que d’enlever la peinture. L’opération consistant à poncer et à enduire la surface détériorée est à rejeter.

D

DÉCOLLEMENT

Le décollement de la peinture est une altération caractérisée par une perte d’adhérence d’une ou de plusieurs couches de peinture et qui entraine la séparation d’avec son support. Lorsqu’il y a décollement de la peinture, cette dernière s’écaille à l’ongle, faisant alors apparaitre la peinture de sous-couche (si elle est trop bloquante) ou le support (s’il n’a pas été correctement nettoyé).
L’application d’une couche de peinture trop épaisse peut également entrainer ce phénomène : le support reste humide et l’humidité sort de la couche épaisse en «poussant» et en décollant le film de peinture. L’incompatibilité de la sous-couche avec la peinture de finition appliquée par-dessus peut également créer un décollement. Appliquer une peinture de sous-couche et une peinture de finition de la même gamme est donc vivement conseillé.

DÉTREMPE

Ramollissement d’un film sec de peinture ou produit bois, lors de l’application d’une couche supplémentaire. La détrempe peut entrainer le décollement du film du support.

E

ÉCAILLAGE

L’écaillage se manifeste par un détachement du subjectile du film de peinture sous forme d’écailles. Dans les peintures à la détrempe, il est provoqué par un excès de colle qui rend les peintures rigides et cassantes. L’écaillage est dû souvent au défaut d’adhérence du film sur le subjectile, provenant de l’humidité (plâtres insuffisamment secs ou bien peinture laissant passer l’eau de condensation), de l’état des surfaces (par exemple parties métalliques non dégraissées), du manque de cohésion entre les couches successives (peinture aux résines synthétiques sur fonds à  l’huile). Un revêtement écaillé exige un décapage avant sa réfection en peinture.

EFFLORESCENCES SUR ENDUIT PLÂTRE

De nombreux matériaux (ciments, briques, agglomérés) contiennent des alcalis qui se dissolvent au contact de l’eau. Si les murs ou cloisons construits avec ces matériaux se trouvent encore très humides ou saturés d’eau lors de l’application de l’enduit plâtre, cette eau chargée d’alcali traverse l’enduit et s’évapore à la surface en laissant des dépôts de sels alcalins parfois teintés, en jaune ou en brun, par les traces de sels de fer. Le sulfate de soude, le carbonate de soude et de potasse forment une poudre peu adhérente : le sulfate de potasse une croûte dure, lisse, adhérente. Pour éviter cet inconvénient, il convient, avant d’appliquer l’enduit, d’attendre que la plus grande partie de l’eau contenue dans les matériaux se soit éliminée. Par la suite, les efflorescences peuvent
être également provoquées par des retardateurs de prise. Les efflorescences sont éliminées par un fort brossage à sec, suivi d’une peinture aux résines synthétiques insensible aux réactions alcalines. Le lavage est à proscrire, l’eau pouvant, en effet, dissoudre les sels présents dans le support et faciliter leurs cristallisations à la surface.

EMBUS

L’embus de peinture est constaté lorsque le feuil perd de son brillant sur une zone délimitée. L’embu peut être provoqué par une détrempe irrégulière de la peinture, de la porosité du support de son hétérogénéité : la différence de brillance est due à l’absorption de la peinture par la sous-couche ou par un support trop absorbant. L’embu peut également être favorisé par une différence de temps de séchage entre les couches trop excessive.

ENCRASSEMENT

Ce sont des souillures à la surface du feuil en provenance soit du milieu extérieur, soit du subjectile.

F

FRIABILITÉ

Altération caractérisée par une réduction sensible de la souplesse du feuil, de sa cohésion et de son adhérence.

FUSÉES

Défectuosité initiale caractérisée par l’apparition de traînées pigmentaires lors de l’application, débouchant sur différentes couleurs.

J

JAUNISSEMENT

Le jaunissement d’une peinture apparaît lorsqu’une peinture blanche vire au jaune. Les peintures à l’huile, les glycéro ou les alkydes jaunissent naturellement lorsqu’elles sont appliquées dans des pièces très sombres voire obscures.

M

MAIGREUR

Insuffisance d’épaisseur affectant certaines parties d’un feuil de peinture. Défaut dû à une application irrégulière.

MARBRURE

Altération non uniforme de la couleur initiale du feuil, créant des tâches souvent en forme de veines.

MOISISSURE

Altération provoquée par le développement, sous des ambiances favorables, des spores de champignons et autres thallophytes qui sont susceptibles de trouver un aliment dans les constituants organiques et/ou minéraux d’un feuil.

N

NUANÇAGE

Le nuançage (ou flottaison ou floculation) est une altération de la couleur : apparition de stries colorées à la surface du feuil de peinture. Ce phénomène peut apparaître au moment du mélange de la peinture ou lors de son application : lorsque les solvants ou l’eau s’évaporent de la peinture durant le séchage, les pigments s’agglomèrent à d’autres pigments afin de rééquilibrer les tensions.

P

PEAU DE CRAPAUD

Ce désordre est, comme le précédent, la conséquence du désaccord de deux couches, la dernière augmentant de volume sans s’accrocher à la couche sous-jacente, trop sèche.

U

UV OU ULTRA-VIOLET

Ultra-Violets : partie du rayonnement solaire qui provoque le vieillissement des finitions extérieures et la dégradation du bois (grisaillement).